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n’ayant pu se tuer, par maladresse, le malade entre volontairement, par prudence et par peur, dans une maison de santé. Il ne peut pas continuer à vivre comme tout le monde avec la crainte que des choses pareilles à ce qu’il a souffert recommencent[1].

Toutes ces solutions, nous les retrouvons une à une dans la vie de Maupassant. Il ne s’est jamais marié ; mais les confidences d’un de ses amis nous apprennent qu’il recherchait les femmes, certaines femmes, moins par sensualité, par besoin ou par caprice, que « pour n’être pas seul la nuit[2] ».

Il voyagea. Mais nous avons vu qu’il retrouva jusqu’au désert l’inquiétude et l’angoisse auxquelles il voulait échapper.

Il tenta de se tuer, dans un dernier moment de lucidité, pour ne pas survivre à sa raison perdue ; mais ses forces trompèrent cet acte suprême de sa volonté.

Enfin il fut, douloureuse épave, pendant près de deux ans, l’hôte d’une maison de santé.

IV

Nous avons insisté sur ce que l’on a appelé la

  1. Qui sait ? p. 300.
  2. A. Lumbroso, pp. 409-410.