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autour de lui et par des personnages qu’il avait rencontrés dans sa jeunesse.

Plusieurs épisodes d’Une Vie se retrouvent dans les recueils de nouvelles. Ces souvenirs, ces impressions, ces paysages et ces types de la Normandie, qui donnent au roman sa couleur spéciale, occupent à cette époque l’imagination de l’auteur et lui fournissent la matière de ses contes : la Maison Tellier, Mlle  Fifi, qui sont antérieurs à Une Vie, les Contes de la bécasse, qui sont de la même année, Clair de lune et les Sœurs Rondoli, qui paraissent l’année suivante, sont remplis d’histoires normandes, aventures de chasse ou de pêche, farces et paysanneries[1].

Une Vie fut publiée en feuilleton par le Gil Blas[2] ; le succès en fut immédiat et considérable : la maison Havard, qui édita le roman en 1883, mettait en vente le vingt-cinquième mille au commencement de 1884, et cela en pleine crise de la librairie[3]. L’auteur reçut d’Angleterre une première demande de traduction, bientôt suivie de propositions analogues dans les autres pays de l’Europe[4].

  1. La Maison Tellier, Histoire d’une fille de ferme (1881), Un Réveillon, le Remplaçant (1882), Ce cochon de Marin, Farce normande, les Sabots, Un Normand, Aux Champs {1883), le Petit fût, le Cas de Mme  Luneau, Un coup d’État, le Loup, Conte de Noël, Une Veuve (publiés dans des recueils de 1884, mais écrits en 1883).
  2. Du 25 février au 6 avril 1883.
  3. Cf. une lettre de l’éditeur Havard à Maupassant (A. Lumbroso, p. 395.)
  4. Cf., même lettre. — Une nouvelle édition d’Une Vie, revue,