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Peu de souvenirs se rattachent à cette période de la vie de Maupassant. Nous n’aurons pas à conter, comme pour ses années d’enfance et de jeunesse, ces anecdotes caractéristiques où se révèlent la formation d’un tempérament et l’éveil d’une vocation. Belle, laborieuse et régulière, son existence devient silencieuse, précisément à partir du iour où le succès de l’œuvre attire sur l’homme la curiosité inévitable du public. Déjà célèbre, l’écrivain se renferme dans une solitude pleine de simplicité, et volontiers à ceux qui s’informaient auprès de lui de renseignements biographiques il aurait répondu : « Ma vie n’a pas d’histoire. » Quelques amitiés et quelques liaisons discrètes, de nombreux voyages auxquels l’entraînaient le souci de sa santé, l’amour de l’indépendance et le désir de renouveler son observation, mais surtout la préoccupation constante, impérieuse jusqu’à la hantise, de son œuvre, tels sont les traits essentiels qu’on en peut retenir.

Pour expliquer cette fièvre de production dans laquelle Maupassant vécut pendant dix ans, ce

    ce qui va suivre : 1880, Des Vers, Boule de Suif. 1881, la Maison Tellier. 1882, Mlle  Fifi. 1883, Une Vie, Contes de la Bécasse. 1884, Clair de lune, Au Soleil, Miss Harrief, Sœurs Rondoli. 1885, Toine, Yvette, Bel-Ami, Contes et Nouvelles, Contes du jour et de la nuit. 1886, Monsieur Parent, la petite Roque. 1887, Mont-Oriol, le Horla. 1888, Pierre et Jean, le Rosier de Mme  Husson, Sur l’eau. 1889, la Main gauche, Fort comme la mort. 1890, Notre Cœur, l’Inutile beauté, la Vie errante.