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en la lisant[1]. Quant à l’œuvre elle-même, il la jugeait personnelle, et y admirait surtout une grande indépendance et une belle franchise d’inspiration[2]. Aussi n’hésita-t-il point à écrire personnellement, pour la recommander, non seulement à T. de Banville, mais encore, et bien qu’il lui en coûtât, à « tous les idiots qui faisaient des comptes-rendus, soi-disant littéraires, dans les feuilles ». C’est ce qu’il appelait : « dresser ses batteries[3]. »

V

Telle est à peu près toute l’histoire poétique de Maupassant[4]. Il reste, pour compléter celle de ses débuts littéraires, à rappeler les circonstances dans lesquelles fut publiée sa première nouvelle, Boule de Suif.

À vrai dire, elle n’était pas tout à fait la première : l’Almanach lorrain de Pont-à-Mousson imprima, en 1875, une nouvelle terrifiante, la Main d’écorché, sorte d’esquisse de la future nouvelle

  1. Correspondance, IV, p. 380.
  2. Ibid.
  3. Ibid. p. 381.
  4. Nous ne signalerons que pour mémoire les pièces de vers érotiques publiées en Belgique : Ma Source, la Femme à barbe, etc. Elles parurent dans le Nouveau Parnasse satirique du XIXe siècle, à Bruxelles, en 1881.