Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/98

Cette page n’a pas encore été corrigée

Callyrée, qui carressoit
Son sot jaloux, et le forçoit
Par mille blandices à rire,
Oyant ces plaintes, le quitta,
Et curieuse se porta
Ou il souspiroit son martyre.

A le voir elle prit plaisir,
Et dès lors conçeut un désir
De le faire roy de son ame,
A sa seule veuë estimant
Qu’il sauroit bien discrétement
Cacher une amoureuse flamme.

Sans être veuë, elle voyoit
Son cher vainqueur qui larmoyoit
Si que trois fois elle eut envie
De luy aller sécher ses pleurs,
Et avoir part à ces douleurs
Qui lui faisoient hayr la vie.

Mais Iphis (ainsi s’appeloit
Le berger qu’avec elle avoit
Lié des chaines d’Hymenée)
Luy cria que le clair soleil
Cachant son visage vermeil
Finissoit desjà la journée ;