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Diane, au visage argenté,
Jà, d’une nouvelle clarté
Remplissoit sa face luysante
Depuis le jour que ce berger
Trainoit en un bois estranger
Sa vie triste et languissante.

Mais si son œil noyé de pleurs
Si son esprit plain de langueurs
Ne vivoit que pour sa Florize ;
Ces larmes, et ce triste deuil,
N’empeschèrent pas que son œil
Ne triomphast d’une franchise.

Car un jour que l’ardant soleil
Inclinant devers le sommeil
Annonçoit sa retraite au monde,
Callyrée avec son espoux
Vint s’asseoir au rivage doux
D’une fontaine vagabonde.

L’ombrage des verds arbrisseaux
Et les gazoüillis des oyseaux
La rendoient si fresche et si belle
Que les bergères d’alentour
Ne sçavoient en autre séjour
Se garantir du chaud qu’en elle.