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Elle dit : – flamboyant soleil
Hastant la carrière au sommeil
Fuy les esclairs de ceste veuë,
Dont les rayons et clairs et beaux
Pourroient de leurs charmes jumeaux
Rendre ta liberté vaincuë.

Les dieux au ciel en sont touchez,
Et mesmes les esprits cachez
Dessous leurs tombes oublieuses,
Parmy les glaces de la mort,
Ressentent l’amoureux effort
De leurs flames victorieuses.

A tant se teut le dieu ailé
Flatant d’un discours emmielé
La nymphe aveugle à sa misère,
Puis revola dedans les cieux
Où voyant banqueter les dieux
Il plia son aisle légère.

Près de luy Jupin se logea,
Et doucement l’interrogea
S’il avoit point faict de conqueste,
Lors Amour, prenant son carquois,
Dit : voy ce traict qui peut au bois
Rendre à moy toute ame sujecte