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Tes yeux doux, aimables soleils,
De ton teinct les attraicts vermeils
Sont-ils coupables de sa perte ?
Que s’ils ne causent point ton dueil
Pourquoy donc des pleurs de ton œil
Rends-tu leur beauté si couverte ?

Dieux, hélas ! Pouvez-vous bien voir
Ce portraict de vostre pouvoir
S’aller de tristesse destruire,
Et que son œil, astre d’amour,
Nous prive du bien de son jour
Pour aller au tombeau reluire ?

De tous ceux qui sont icy bas,
Tant soient-ils plains de doux appas,
Aucun object ne m’est aymable,
A l’esgal de cette beauté,
Pour qui perdre sa liberté
Est une victoire honorable.

Ouy, Florize, il est vray, tes yeux
Si beaux, si doux et gracieux
Ont dès longtemps espris mon âme,
Et je n’ay eu de volonté,
Sinon d’offrir à leur beauté
Mon cœur embrazé de leur flame.