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En vain, vous l’emportez aux cieux,
Dessus un throsne glorieux :
Elle mesprise vostre empire,
Et n’a point de plus doux penser
Que de venir récompenser
Mon cœur qui pour elle souspire.

Ennemis, cruels ravisseurs,
De mon bien à tort possesseurs,
Prenez-vous à vos déesses,
Sans empescher que mon soleil
Revienne des rays de son œil
Dissiper mes sombres tristesses.

Mais, en vain, je me plains, hélas !
Rien ne me peut donner soulas
Que la mort, mon dernier remède.
Aussi bien, le dueil qui me suit
Est ores en tel point réduit
Que tout autre dueil il excède.

A ces mots, le berger sortit,
Et tristement se départit
De l’espoir d’aucune allégeance.
Puis, il dit, en se retirant :
– puis qu’en vain je vay souspirant,
Mon cœur, finis tost ta souffrance.