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Où est ton foudre, Jupiter ?
Quoy ! Mon dueil ne peut t’irriter
Pour me vanger de ce barbare ?
Ha ! Pleurons, Florize, pleurons,
Et rien que la mort n’espérons ;

Mort, de mon beau thrésor avare.
Le sort de pitié n’ést attaint.
Puisque son beau jour est esteint,
Je n’en seray plus esclairée :
La parque, hélas ! Le retiendra,
Et plus ça-bas ne reviendra
Pour voir mon âme martirée.

Lysis, décheu de son espoir,
Sentit le cruel désespoir
Faire en son cœur un tel ravage
Que, pour n’ouyr plus ces discours
Qui lui défendoient tout secours,
Il s’escarta rempli de rage.

Florize cependant, au bois,
Par l’accent de sa triste voix,
Réclamoit l’ombre de Philandre,
Et l’accusoit de peu d’amour,
De changer ainsi de séjour,
Sans avoir daigné de l’attendre.