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Les antres, les bois et les prez,
De cent belles fleurs diaprez
Estoient les tesmoins de leur vie.
Car tant seulement aux ruisseaux,
Aux fleurs et aux gentils oyseaux
Ils décèloient leur douce envie.

Un jour un crystal argenté
D’un haut rocher précipité
Au fond d’une ombreuse vallée,
Trainant son onde à dos rompu,
Par un murmure interrompu,
Redisoit leur flame célée.

Echo, ceste fille de l’air,
Receut ce murmurant parler,
Dont elle en forma, caqueteuse,
Un bruit confus qui s’espandit,
Et d’un traict soupçonneux fendit
Une âme en amour langoureuse.

C’estoit Lysis, rempli de deuil
Au doux souvenir du bel œil
De Florize, object de sa peine,
Quand traversé de ce bruict sourd,
Il se leva comme un qui court
Espouvanté d’une ombre vaine