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A la fin, entrant et sortant,
Ayant de son œil inconstant
Toutes ces raretez foulées,
Il vit d’un beau jardin caché
Du nectar d’amour espanché
Les mottes doucement moüillées.

Soudain, touché de repentir
D’avoir consenty d’alentir
Les ardeurs de ceste bergère
Qu’il commençoit desja d’aymer,
Se laissa de dueil consumer
S’esloignant d’une aisle légère.

Mais paravant que de mourir,
Il essaya de se guérir
Par le remède de la plainte,
Si qu’il dit : − adieu, prez et bois
Que j’ay tant chéris autrefois,
Ayez l’âme de dueil attainte.

Je vous quitte, mais à regret ;
La rigueur d’un soucy secret
M’oste, et à vous, et à moy-mesme :
Mais cacheray-je en vous laissant
La douleur qui me va blessant ?
Non, je ne puis, elle est extrême.