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Mais le sort jaloux de les voir
Tant de doux plaisirs recevoir,
Aigrit la douceur de leurs flames
Car las ! Il ne peut longuement
Souffrir que le contentement
Face sa demeure en nos àmes.

Une fois qu’au combat d’amour
Ils estoient au mitan du jour,
Lassez d’un si long exercice,
L’un disoit d’une douce voix :
− viens, ô zéphir, bon-heur des bois,
Viens, et dedans mon sein te glice.

− viens tost alentir mes ardeurs,
(disoit l’autre) par tes froideurs.
Va par tout sans aucune crainte :
Tout t’est permis ô dieu mignard,
Tu es si frais et si gaillard,
De toy il me plaist d’estre estrainte.

Ce petit zéphire volant
Alloit dedans leur sein coulant,
Mais plus dans celui de Florize
Y remarquant mille beautez,
Qui pouvoient les divinitez
Rendre l’âme d’amour esprise.