Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/26

Cette page n’a pas encore été corrigée


Le soleil pompeux de beauté
Au doux resveil de sa clarté
Ne reçoit-il pas les hommages
De mille oyseaux, qui trémoussant
Vont au ciel à l’envi poussant
Les traicts de leurs plaisants ramages ?

Et vous, parfaict soleil d’amour,
Dont l’œil couronné d’un beau jour
Esclaire le ciel et la terre,
Ne recevrez-vous pas les vœux
De mon cœur qui vit langoureux
En vostre prison qui l’enserre ?

Abattrez-vous le sainct autel
Qu’amour, ce grand dieu immortel,
A dressé luy-mesme en mon âme,
Où je fais à vostre œil vainqueur
Le sacrifice de mon cœur,
Consumé d’une chaste flame ?

Las ! Quand il voulut me blesser,
Il ne sceut mon cœur traverser
Que du beau traict de vostre veuë,
Traict qui, m’ostant la liberté,
Me fit cognoistre la beauté
Pour royne des cœurs recogneuë.