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Ainsi Philandre souspiroit,
Pendant que son mal empiroit
En l’absence de sa déesse,
Sans qu’il peust, après tant de dueil,
Revoir esclairer ce bel œil
Le doux suject de sa tristesse.

Enfin, un jour il l’apperceut
Le long du bord où il receut
Une atteinte d’amour en l’âme.
Une autre nymphe la suyvoit
De qui l’œil embraser pouvoit
Les cœurs d’une amoureuse flame.

Pressé de son amour ardent
Il vint et luy dit l’abordant :
– arreste, belle dédaigneuse,
Ne me cache plus tes beaux yeux,
Dont l’esloignement soucieux
Retient mon âme langoureuse.

Cest abord la nymphe estonna,
Et son visage environna
D’un pourpre pareil à la rose
Esclattante d’un front vermeil,
Quand la courrière du soleil
A la porte du jour esclose.