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Supplices sont-ils voirement ;
Mais, las ! Incomparablement
Cuisans en leur rigueur extrême ;
Car quel mal se peut comparer
Au mal qui me fait souspirer
Privé de la beauté que j’ayme ?

Ces rochers que l’age a noircy
Quand je pleure pleurent aussi,
Mesme le printanier zéphire,
Par le branle de ses cerceaux
Faisant mouvoir les arbrisseaux,
Avec moi tristement souspire.

Ces eaux qui bruyent en courant,
Ne vont par les bois murmurant,
Sinon pour plaindre ma souffrance ;
Et toy, Florize, tu ne veux,
Te rendant propice à mes vœux,
Mettre fin à ta longue absence.

Mais, à tort je me plains de toy ;
Car, tu ignores qu’à ta loy
Amour ait mon àme sousmise :
Faictes donc, pitoyables dieux,
Que la veue de ses beaux yeux
Me soit par vous bientost permise !