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Leurs regrets vers le ciel poussez,
A la mort leurs souspirs dressez
Et leur face en larmes trempée,
Ny tous leurs pitoyables plaints
Ne peuvent de leurs jours esteints
Refiler la trame coupée.

Un chacun regreta leur sort,
Mais nul ne peut toucher la mort
Par une atteinte pitoyable.
Dès qu’un esprit descend en bas
A haut il ne retourne pas ;
Car le destin est imployable.

Aussi bien le contentement
Ne dure icy-bas longuement
Que quelque soin ne le traverse :
Après les jours viennent les nuicts,
Après les joyes les ennuits,
Et puis la mort qui tout renverse.

Cest accident loin espandu
Fut avec larmes entendu
De tous ceux qui portoient une âme
Sensible aux traicts de la pitié ;
Mesmes le sort sans amitié
Eust voulu refiler leur trame.