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Ainsi ce vieillard désolé,
Ayant son ennuy consolé,
Espérant de revoir Florize
Après son funeste cercueil,
Alla seul sanglottant son dueil
Jusqu’à ce que le jour s’atize.

Car alors sa plaintive voix
Fit de loin retentir les bois,
Estonnant mainte et mainte oreille,
Et faisant courir maint berger
Parmy le séjour bocager,
Pour apprendre ceste merveille.

Polemandre le sceut soudain,
Et Phildor receut dans le sein
Une attainte si violente,
Que las ! à peine peut-il voir
Le lieu où il vit à son soir
L’object de sa plus douce attente.

Ces vieillards estant arrivés
Où ces amans d’ame privez
Gisoient sanglants sur la poussière,
Leurs yeux dessous leurs fronts chenus
En un point ruisseaux devenus
Firent une ondeuse rivière.