Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/138

Cette page n’a pas encore été corrigée


Cependant Lyridan couroit,
Et plain d’ire ne respiroit
Que la mort de son adversaire.
Alors qu’il l’entrevit, soudain
L’aigre souvenir du desdain
Noya son cœur dans la colère.

Il alla vers luy d’un pas lent,
L’œil de courroux estincelant
Et la main d’un long fer armée,
Le long d’un halier espineux,
Ainsi qu’en un troupeau laineux
Un loup à la gueule affamée.

A mesmes qu’il fut près de luy
Il s’escria : – donc mon ennuy
Verra sa puissance bornée
Avec toy, cruel ravisseur
Du bien dont j’estois possesseur
Par les douces loix d’hyménée ?

A ce bruit, le chétif berger
S’estant relevé pour vanger
Ceste insolente outrecuidance,
Fut prévenu d’un coup, hélas !
Qui le faisant tomber à bas
Luy en avorta la puissance.