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Voyant sa maison se remplir
De ses bergers pour accomplir
La feste ardemment desirée,
Vint à qui Florize soudain
Ayant l’œil de larmes tout plain
Et l’âme d’amour altérée,

S’escria : – las ! Souffrirez-vous
Qu’on m’arrache de mon espous,
Ainçois que l’on oste à moi-mesme ?
Philandre est celuy seulement
Pour qui je vis plus longuement,
Que seul je veux, et que seul j’ayme.

Il est vray, Lyridan m’a pleu :
Mais c’estoit alors que j’ay creu
Mon Philandre une ombre blesmie.
Hé ! Vous l’avez creu comme moy !
Or voudriez-vous lier ma foy
En une prison ennemie ?

Si jadis il me fut plaisant,
Il m’est ore aussi desplaisant,
Que l’absence de mon Philandre.
Ces ruisseaux de larmes versez,
Et ces mots par desdain poussez
Touchèrent au cœur Polemandre.