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Après que ses vœux amoureux
Eurent de son esprit peureux
Appaisé le timide orage,
Philandre recherchant son jour
Vit pourtant dans ses yeux l’amour,
Et la grace sur son visage.

Soudain que la nymphe le vit,
Son ame son regard suivit
Sur l’aisle de cette parole :
– ha ! Cher Philandre, que je crains,
Que bien tost de nos chainons saincts
La félicité ne s’envole !

– comment, ma belle, doutez-vous
Que vos beaux noeuds, dit-il, si doux
Soient rompus par mon inconstance ?
– non, dit-elle, mais je cognois
Que l’heur dont tu me reconnois
N’ira pas loing de sa naissance.

Lyridan plein d’un ireux fiel,
A cent fois juré par le ciel,
Pour vanger ma promesse enfrainte
Et son cruel ressentiment,
Que de mon doux contentement
La cause seroit tost estainte.