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Pendant que je t’ay creu esteint,
Mon cœur d’autres noeuds s’est estreint,
Mais ores que de ta lumière
Mes yeux peuvent estre esclairez,
Mes desirs de toy separez
Reprennent leur route première.

Mais, possible tu ne vis point.
Car ne serois-tu pas espoint
Du traict de ma plainte amoureuse
Si tu vivois ainsi que moy ?
Philandre, ouvre tes yeux, et voy
Florize à tes pieds langoureuse.

Au nom de Florize soudain
Son cœur sautela dans le sein,
Dessillant sa triste paupière
Qui tout soudain se rabaissa ;
Car l’excez de clairté blessa
Sa veuë aux ombres coustumières.

Lors, d’un œil d’aise estincelant,
La nymphe dit le r’appellant :
– las ! Si tu ne m’as point déceuë
Disant que ton contentement
Estoit à me voir seulement,
Pourquoy destournes-tu ta veuë ?