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Hélas ! Estimes-tu qu’Amour
Qui fait dans le cœur son séjour
Y puisse loger par contrainte ?
Amour gist en la volonté,
Que non pas la fatalité
Ne peut rendre de noeuds estreinte.

N’espères donc ta guérison,
Croyant de voir en ta prison
Par amour mon âme arrestée ;
Car mon cœur séparé de toy,
Est plus esloigné de ta loy
Que d’amour la haine escartée.

Adieu donc Callyrée, et vous
Forests, ruisseaux et prez si doux
En l’esloignement de ma belle
Je prends congé de vous, hélas !
De qui j’ay reçeu de soulas
Plus que de la trouppe immortelle.

Lors tristement il s’en alla,
Et marchant trois fois chancela
Baignant de larmes son visage,
Ce qui le fit parler ainsi :
– ô sort à me nuire endurcy
Quand appaiseras-tu ta rage ?