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Mais j’espère qu’un jour les dieux
Lassez de me voir soucieux
Me redonneront sa présence,
Faisans qu’elle vienne icy bas,
Ou qu’allant revoir ses appas
Je mette fin à ma souffrance.

Pourtant, nymphe, n’estime point
Que si tes yeux ne m’ont espoint,
Mon ame te soit ennemie,
Car je regrette ton ennuy.
Alors un berger près de luy
Fit résonner sa chalemie.

C’estoit Iphis, en qui l’amour
N’avoit jamais faict de sejour ;
Ains, une jalousie ardante,
Qui nuict et jour le consumant,
Faisoit que sans contentement
Son ame vivoit languissante.

Quand la nymphe le recogneut,
Voulant respondre elle se teut
La peur luy ostant la parole ;
Mais Amour qui fut plus puissant
Avant partir l’alla forçant
De luy dire : – adieu, chère idole,