géorgienne de nation, se faisait distinguer
au-dessus des autres. Sa
taille et sa figure promettaient les
traits les plus délicats et la beauté
la plus parfaite : je lui fis donner
Zesbet pour kadun ; c’était une fille
d’esprit, grecque de nation, c’est-à-dire
vindicative, fausse, dissimulée ;
mais les défauts de son caractère
ne m’empêchèrent point d’en
faire le choix. Je croyais que l’obligation
qu’elle m’aurait d’un tel
emploi, et le desir commun de faire
une fortune brillante, la soumettrait
à mes volontés. La suite de cette
histoire fera voir à quel point je
m’abusais, et comme elle me combla
d’ingratitude tandis que je l’avais
comblée de bienfaits.
La jeune Zeni avait une douceur qui m’enchantait ; son esprit répondait à sa beauté, quoiqu’elle ne fût au plus âgée que de huit ans,