Page:Mayeur - L’Odalisque, 1796.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 20 )


avec distinction, et je me trouvai, il y a six ans, chargé de l’inspection de quatre appartemens occupés par de jeunes Odalisques.

Ces appartemens ne ferment point à clef ; ce sont, à proprement parler, des chambres simples, où logent les jeunes beautés destinées aux plaisirs du Sultan. Elles ont au moins chacune une Kadun, ou gouvernante qui les élève avec soin. Elle forme les graces de leur corps, celles de leur esprit, et leur inspire les talens, soit de la voix, soit de la danse, soit enfin ceux des instrumens ou de la comédie. Si par hazard leur beauté ne répond point à ce que promettait leur enfance, ou qu’elles ne soient pas assez heureuses pour plaire à l’Empereur, ces talens leur demeurent, et cette ressource rend leur vie plus agréable. Elles obtiennent, par ce secours, une espèce