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une bataille au désert


tait pas vingt ans. Il se débattait dans mes mains à la façon d’un pantin ; je le sentais trembler de colère et de peur.

« Maintenant, frappez, si vous l’osez ! » dis-je aux autres jeunes gens, qui se gardèrent bien d’obéir, car leur compagnon me servait de bouclier.

Quelques-uns descendirent de cheval, cherchant à m’atteindre par derrière, tandis que les autres essayaient d’attirer mon attention par devant.

Fallait-il tirer, tuer ces enfants, ou même les blesser ? Je n’en aurais pas eu le courage.

Je fis reculer mon cheval contre une tente, où je l’acculai pour n’avoir plus à m’occuper d’une agression par derrière ; puis je demandai à cette petite troupe furieuse :

« Pourquoi m’attaquez-vous ? Que vous ai-je fait ?

— Nous te connaissons, reprit l’un d’eux, tu ne nous échapperas plus ; tu es l’homme au lion !

— Tu parles bien hardiment, mon agneau ! » repris-je en souriant.

Au même moment une vieille femme accourut à nous ; elle criait de toutes ses forces et levait les bras au ciel.

« Laissez-le, suppliait-elle, laissez-le, mes enfants ; c’est un homme terrible !

— Nous voulons le tuer ! hurlait la bande.

— C’est le diable ! il va vous déchirer tous, puis s’enfuir dans les airs.

— Non, je ne m’enfuirai pas ; au contraire, je reste parmi vous, j’ai à vous parler, » dis-je avec insistance ; mais la foule ne se calmait pas. Je laissai s’échapper mon prisonnier ; sautant à bas de ma monture, je pénétrai dans la tente en me frayant un passage avec la pointe de mon poignard, et en tirant mon cheval après moi de peur que ces brigands ne me l’enlevassent. Je me trouvai pour l’instant débarrassé de ce véritable essaim de guêpes. Tous criaient comme des enragés au dehors :

« Nous le tenons ! Hamdoul illah ! nous le tenons ! Entourons la tente ! Ne le laissez pas échapper, répondaient d’autres voix.

— Prenez vos lances ! Percez-le à travers la toile !

— Non, non, il faut le saisir vivant ; il ne faut pas blesser son beau cheval, il l’a fait entrer avec lui ! Nous donnerons le cheval au cheikh. »