— Demain, Combien veux-tu d’hommes avec toi ?
— Donne-moi quarante Abou Hamed et soixante de tes Haddedîn ; je réclame Halef aussi pour être mon lieutenant.
— Bien. Faut-il laisser des armes aux Abou Hamed ?
— Non, certes. Le cheikh vaincu connaît-il vos dispositions ?
— On les lui apprendra ainsi qu’aux autres après la prière du soir. Viens voir les hommes que tu veux emmener. »
Nous nous éloignions, lorsque Lindsay courut à moi.
« Eh bien ? demanda-t-il.
— Eh bien ! j’ai parlé de votre désir au cheikh ; il vous trouvera des ruines, je l’espère, du moins.
— Parfait, sir !
— Voulez-vous entreprendre une expédition intéressante ?
— Où ?
— Jusque au-dessous d’Ei Fattha, où le Tigre entre dans la chaîne des monts Hamrin.
— Et que ferons nous là-bas ?
— Nous irons chercher l’indemnité de guerre, c’est-à-dire des troupeaux.
— Chez qui ?
— Chez les Abou Hamed, ceux qui nous avaient volé nos chevaux.
— J’en suis, sir ! Très curieux, ce voyage ! Combien avez-vous d’hommes ?
— Une centaine.
— Parfait. Nous rencontrerons sans doute des ruines.
— Il y a quelques monuments funèbres à demi détruits, sur la rive gauche du fleuve ; mais nous ne traverserons pas l’eau.
— Dommage ! Mon fowling-bull tarde beaucoup à sortir de terre !
— Nous trouverons autre chose, sir : un mets excellent, des truffes !
— Des truffes, ah ! oh ! »
Et l’Anglais ouvrait une bouche qui eût pu avaler un pâté de truffes tout entier.
« Oui, les truffes croissent en abondance dans cette contrée ; elles ne sont pas un objet des moins importants du commerce à Bagdad et à Bassora ; on en porte jusqu’à Kerkouk, Soulimania, et même jusqu’à Kirmania.
— Oh ! sir, je vais avec vous…; j’aime beaucoup les truffes. »