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une bataille au désert

— Oui.

— Combien avez-vous de guerriers ?

— Douze cents.

— Comment sont-ils armés ?

— De flèches et de fusils à mèche.

— Avez-vous d’autres fusils et des pistolets ?

— Très peu.

— Comment passez-vous l’eau ? avec des canots ?

— Sur des radeaux ; nous n’avons point de canots.

— Combien de guerriers doivent amener les Abou Hamed ?

— Autant que nous.

— Comment sont-ils armés ?

— De flèches surtout.

— Combien d’hommes vous fournissent les Djouari ?

— Mille.

— Ont-ils des flèches ou des fusils ?

— Tous les deux.

— N’y a-t-il que vos guerriers qui s’avancent jusqu’ici, ou comptez-vous y amener aussi vos troupeaux ?

— Nos guerriers viennent seuls.

— Pourquoi voulez-vous combattre les Haddedîn ?

— Parce que le gouverneur nous l’a ordonné.

— Vous n’avez point d’ordre à recevoir de lui, vous ne relevez que des autorités de Bagdad. Où sont vos chevaux ?

— Là-bas.

— Bien ! vous êtes mes prisonniers, au moindre mouvement que vous feriez pour m’échapper, je vous viserai ; prenez garde ! »

Je sifflai, les deux sentinelles accoururent ; je leur commandai de lier les prisonniers sur leurs chevaux.

Les Bédouins se résignèrent sans murmurer à leur sort ; ils voyaient la fuite impossible et se consolaient sans doute en songeant à leur maxime : C’était écrit !

« Maintenant, dis-je à mes compagnons, nous allons reprendre nos chevaux. Ibn Nazar restera ici pour garder le poste, l’autre sentinelle accompagnera Halef afin de veiller sur les prisonniers ; pour moi, je retourne au camp le plus vite possible. »

J’avais deux motifs d’agir ainsi : d’abord je croyais ma présence nécessaire près du cheikh, ensuite je voulais essayer sur