« Permets, ô cheikh, que je te présente ces deux hommes : ils veulent te parler. Celui-là se nomme Nasar ibn Mathalleh, et celui-ci est le hadji Halef Omar, ben hadji Aboul Abbas, ibn hadji Daoud al Gossarah, dont je t’ai raconté les hauts faits.
— C’est lui ?
— Oui ; je ne t’avais point encore dit tous ces noms, rappelant simplement hadji Halef Omar.
— Ton serviteur et ton ami ?
— Oui.
— Celui qui a tué le Père du Sabre ?
— Oui ; il appartient désormais à la tribu des Ateïbeh, dont le cheikh est ton ami Malek.
— Ah ! qu’ils soient les bienvenus, les hommes de la race des Ateïbeh ! Sois le bienvenu aussi, hadji Halef Omar ! Ta stature est courte, mais grand est ton courage ; ta vaillance est haute et renommée ; puissent tous mes hommes te ressembler ! Tu m’apportes des nouvelles de Malek, mon ami ?
— Je t’en apporte, reprit gravement Halef. Le cheikh te salue ; il te fait demander si tu veux le recevoir, lui et les siens, dans ta tribu.
— Je connais la sentence qui pèse sur lui ; cependant je l’accueillerai. Qu’ils soient tous les bienvenus ! Où se trouvent-ils maintenant ?
— Sur les pentes des montagnes du Chammar, à une demi-journée d’ici. On assure que tu as besoin de guerriers ?
— Oui ; la guerre est déclarée entre nous et ceux qui habitent notre voisinage.
— Je t’amènerai soixante braves combattants.
— Soixante ? mon ami Kara ben Nemsi m’a dit pourtant que vous étiez peu nombreux.
— Nous avons recueilli sur notre route les restes de la race d’Al Hariël.
— Quelles armes portez-vous ?
— Des sabres, des poignards, de bons fusils ; plusieurs d’entre nous ont aussi des pistolets. Mon Sidi a pu t’apprendre que je m’entends au combat.
— Je le sais ; mais cet homme n’est point seulement un Sidi, c’est un Émir, je te prie de le remarquer.
— Je ne l’oublie point, seigneur ; seulement mon maître m’a