de faire quelque séjour là-bas, dans le Belad Àrab, chez les fils des Ateïbeh ; ils m’ont donné de vos nouvelles.
— Tu viens de voir les Ateïbeh ? s’écria le cheikh étonné.
— Oui.
— Us sont nombreux et puissants, mais la malédiction pèse sur eux.
— Tu veux parler du bannissement qui a frappé le cheikh Malek. »
Le vieillard se leva vivement.
« Par Allah ! tu connais Malek r mon ami, mon frère !
— Je le connais, lui et ses gens.
— Où les as-tu rencontrés ?
— Près de Djeddah ; j’ai voyagé avec eux en traversant le Belad Arab, du côté d’El Nahman, puis nous avons atteint le désert de Mascate.
— Et tu les connais tous ?
— Tous.
— Tu connais aussi, — pardonne si je te parle d’une femme, — tu connais Amcha, la fille de Malek ?
— Oui, je la connais ; Abou Seïf en avait fait sa femme, mais elle s’est vengée.
— En vérité ! La vengeance est accomplie ?
— Oui, il est mort. Hadji Halef Omar, mon serviteur, l’a frappé ; pour récompense Amcha lui a donné sa fille Hanneh.
— Ton serviteur ? Tu n’es donc pas un simple guerrier ?
— Je suis un fils des Oulad Djerman, et je parcours ces contrées pour chercher des aventures.
— Oh ! maintenant je comprends, tu fais comme Haroun al Raschid ; tu es un cheikh, un émir, tu veux combattre en tout lieu et te rendre célèbre. Ton serviteur a tué le puissant « Père du Sabre » ; puisque tu es le maître, tu dois être encore un bien plus grand héros que ton compagnon. Mais où se trouve ce vaillant hadji Halef Omar ? »
Je n’avais nulle envie de diminuer la haute opinion que le vieillard commençait à professer pour ma personne et pour celle de Halef ; je repris avec un peu d’emphase :
« Tu verras bientôt Halef Omar ; le cheikh Malek te l’envoie comme ambassadeur, car il voudrait obtenir l’incorporation de sa tribu avec la tienne, afin de demeurer en paix près de toi.