nant la jeune fille avec eux ; personne ne pouvait dire où ils étaient allés.
— Les parents l’ignoraient ?
— Oui, le père de Sénitza, le vaillant Osco, a juré de remuer ciel et terre pour la retrouver, et moi je m’en revenais tristement en Egypte, où m’appelait mon commerce, lorsque je rencontrai le bateau à vapeur qui fait : le service du Nil. Ma barque se trouvait assez proche pour que je m’entendisse appeler.
« Je regardai. Sur le pont une femme debout venait, par un mouvement rapide, de faire tomber son voile. C’était Sénitza, Près d’elle un homme d’un aspect sinistre se leva tout à coup et l’entraîna en lui rejetant le voile sur le visage. Je ne la revis plus. Depuis ce temps je fouille toutes les rives du Nil pour la délivrer.
— Tu ne sais pas si elle a été contrainte à quitter Scutari, ou si elle est partie volontairement avec ses hôtes ?
— Oh ! certainement on a dû l’enlever par force ou par ruse.
— Tu ne connais pas l’homme que tu as vu près d’elle ?
— Non.
— Es-tu sûr de ne point te tromper ? Était-ce bien Sénitza que tu as rencontrée sur ce vaisseau ?
— Elle m’appelait par mon nom, Effendi, elle me tendait les mains ! Sidi, tu as promis de la sauver !
— Oui.
— Tu tiendras ta parole ?
— Oui, si la malade près de laquelle j’ai été appelé est réellement ta fiancée.
— Comment t’en assureras-tu, puisque tu ne veux pas que je t’accompagne ?
— Ton anneau me servira.
— Mais comment pourras-tu la faire sortir de sa prison ?
— Nous verrons, Hassan ; es-tu prêt à la prendre sur ton navire ?
— Je suis prêt. Cependant je voudrais savoir quel est l’homme qui la retient captive.
— Je te l’ai dit, il se nomme Abrahim Mamour.
— S’il a été mamour, gouverneur de province, c’est un homme assez puissant pour nous perdre tous, au cas où nous