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MOMENT DE VERTIGE

— Non, Harris l’a amenée à une matinée au Mogador et ils doivent se rencontrer tantôt au Petit Teddy. On m’a envoyé vous chercher… je ne me suis pas fait prier !

— Alors, je vais me préparer.

— Y tenez-vous beaucoup ?

— Pas énormément… mais puisqu’on nous attend…

— Ma petite amie, on s’apercevra à peine de notre absence, et l’on se dira que vous n’étiez pas disposée à sortir !

— Alors…

— Alors… dites… si nous prenions le thé ici ? Nous y sommes si bien et le salon est à nous, personne pour nous ennuyer !

— Comme vous voudrez, dit Marthe, pas fâchée, au fond, de rester à l’hôtel.

Ils s’assirent sur un canapé et un peu plus tard, le garçon plaça devant eux le thé et ses accessoires. Marthe versa le thé.

Après qu’ils eurent déposé leurs tasses, André, passant son bras en arrière de la jeune fille, la tint un instant embrassée ; comme elle se dégageait, il lui prit la main et la gardant dans les siennes, il dit :

— Marthe, écoutez-moi, et faites appel à tout ce qu’il y a en vous de bon et d’indulgent !

— Parlez ! dit Marthe à demi-voix, mais vous me faites peur !