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MOMENT DE VERTIGE

André, cependant, se permettait quelques distractions… il se plaisait à admirer la silhouette élégante de sa compagne, sa jolie tête coiffée d’un petit feutre blanc, d’où s’échappaient, frôlant la joue, de courtes mèches brunes… il regardait ses yeux profonds, sa bouche sensitive à lèvres vermeilles… comme elle se révélait expressive, cette figure de jeune fille, comme ses impressions de joie, de chagrin, d’admiration… se laissaient bien deviner !

En sortant de l’église, Marthe déclara qu’elle désirait faire à pied une partie du chemin. Ils allèrent à pas lents dans les rues de ce vieux Paris, plus beau que le Paris des boulevards, et traversèrent un des ponts de la Seine. De là, ils prirent un taxi pour la place de la Madeleine.

— André, dit Marthe, tout-à-coup (depuis bien des jours, tout ce petit groupe d’amis se servait du prénom) n’êtes-vous pas catholique ?

— J’ai été baptisé catholique, quoique ma mère fut protestante répondit-il. Depuis ma sortie du collège, je n’ai jamais pratiqué de religion… puis, après un silence, il se pencha vers elle et lui dit : — Marthe, petite amie, je vous confierai bientôt quelque chose… Serez-vous bonne pour moi ?

— Ne suis-je pas toujours bonne pour vous ? dit Marthe sur un ton de badinage pour cacher le trouble que lui causait ces paroles.

— Nous voici rendus ! dit André. À notre pre-