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MOMENT DE VERTIGE
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Les quelques jours à New York, où ils descendirent au Waldorf, passèrent comme un éclair. Le superbe hôtel, les théâtres, les cafés, les magasins, les grandes avenues, la foule cosmopolite qui s’y pressait, tout celà l’enchantait. « New York, ce n’est que Montréal en plus grand » lui disait monsieur St-Georges, mais Marthe ne connaissait pas Montréal sous cet aspect. Durant ses années de pensionnat à Sault-au-Récollet, elle ne connut que peu la grande ville, et depuis qu’elle y demeurait, ses occupations et son deuil la tenaient en dehors de ses côtés mondains et capiteux… alors tout lui semblait nouveau et merveilleux.

Claire, venue plusieurs fois déjà à New York et dont les dix-sept ans affectaient un air un peu blasé, taquinait son amie sur son enthousiasme, mais Paul St-Georges s’en déclarait ravi !

— Que c’est rafraîchissant, disait-il à sa femme, de rencontrer une jeune fille aussi naturelle !

— Elle n’est pas encore assez femme du monde, ça se passera ! disait Laure, qui en véritable mondaine, trouvait un peu naïfs les émerveillements de Marthe ; on s’aperçoit qu’elle n’a jamais rien vu ! Je te gage que, de l’autre côté, Claire, qui n’a jamais fait la traversée, ne sera pas épatée du tout !

Le luxueux paquebot sur lequel ils s’embarquèrent faisait le voyage par la Méditerranée, passant par les Açores, l’Algérie, et arrivant à Naples, ce qui permettrait aux voyageurs de séjourner un peu