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MOMENT DE VERTIGE

elle retrouvait sa gaieté, sa verve et son optimisme d’autrefois.

Son salaire minime ne lui permettait pas de faire des économies, mais elle possédait une petite somme de deux cents dollars qui restait à la banque ; Jacques, ayant disposé de plusieurs choses personnelles, une carabine, un canot resté au village, il put réaliser environ cent cinquante dollars et il en fit cadeau à sa sœur. Marthe l’en remercia avec effusion :

— Vois-tu, dit-elle, je n’aurai aucune dépense et avec près de quatre cents dollars, je vais me sentir riche pour mes petits achats !

Elle aurait bien voulu aller voir sa vieille bonne avant de partir pour ce long voyage, mais le temps lui manquait pour se permettre cette absence.

Tante Beauvais semblait enchantée de cette bonne fortune qui arrivait à sa nièce. Lorsque Marthe vint la voir la veille de son départ, elle lui donna une jolie bourse en suède gris perle contenant vingt-cinq dollars.

— Avec l’avantage du change, lui dit-elle, tu pourras t’acheter une toilette avec cette somme. Je te souhaite bon voyage, chère petite et je suis contente pour toi. Écris-moi de là-bas et viens me voir dès ton retour !

La jeune fille en la remerciant, l’embrassa avec une réelle affection.

Le lendemain matin, Jacques reconduisit sa