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MOMENT DE VERTIGE
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la buanderie… comme ça va passer vite un chèque de vingt dollars !

Mercredi 8. — Je n’aime pas la cohue du tramway qu’il me faut prendre pour aller au bureau ! Cette bousculade pour les places, cette promiscuité de la foule… surtout à cinq heures pour revenir, c’est bien désagréable ! Les gens sont impertinents, vous dévisagent et même parfois, vous adressent la parole !

Jeudi le 9. — Je suis allée ce soir avec Jacques voir tante Beauvais. La chère vieille a été bien intéressée à savoir tous les détails de mon entrée dans le monde des affaires, mais à la description de l’accueil le monsieur Lafleur, elle a bondi :

— Le grossier ! Le manant ! Et dire que ce sont ces gens là qui mènent le pays ! Toi, la fille d’Henri Beauvais de Choiseul, traitée de la sorte par cet ours mal léché ! Ah ! Je suis heureuse d’avoir près de quatre-vingts ans et de penser à m’en aller bientôt avec le bon Dieu, pour ne plus voir comment va le monde !

— Tante, ai-je dit, je crois que monsieur Lafleur n’a pas voulu être grossier ; c’est un homme d’affaires, très occupé et qui, me dit-on est bien juste pour ses employés… mais il se trouve rarement en contact avec les dames…

— Ça paraît ! interjecta ma tante… et toi, Jacques tu ne dis rien ?

— Je ne dis rien, tante, parce que je ne suis pas