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MOMENT DE VERTIGE

son village natal pour commencer la lutte avec l’existence.

Les délicieuses modes de 1926 convenaient bien à rehausser le charme de son intéressante personnalité. Ses cheveux courts gracieusement ondulés, encadraient sa figure expressive et ses yeux profonds, d’un gris changeant, rappelaient le regard lumineux de la belle madame Beauvais. Sa toilette de soir en satin émeraude se drapait en plis souples et étroits, retenus au côté par une boucle en acier ciselé, laissant voir des bas de soie gris argent et des souliers de même teinte, à talons Louis XV, incrustés d’acier. Elle ne portait aucun bijou, sauf une bague à écusson au petit doigt de la main gauche. Une cape en velours jade, avec un haut col de fourrure blanche, recouvrait ses épaules et tombait jusqu’au bas de sa robe.

Sa peau était blanche et fine ; un soupçon de rouge aux joues, un petit nuage de poudre et les lèvres vermeilles de cet incarnat naturel qui dénotait le sang jeune et ardent qui courait dans ses veines.

Toute sa mise révélait un goût exquis et une élégance réelle.

On ne retrouvait plus dans l’expression de sa physionomie ce charme presqu’enfantin qui provenait de son optimisme, de son manque de connaissance de la vie. La mort tragique de ses parents, son chagrin si vrai et si profond, sa lutte