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MOMENT DE VERTIGE

tendresse à la plus exquise des veuves !

— Oh ! Nous sommes un ménage bien moderne ! dit Irène un peu amèrement.

— Viendrez-vous prendre le thé chez moi demain ?

— Pas seule !

— Amenez Marthe… et André.

— Marthe quitte son bureau trop tard pour le thé.

— Alors venez seule !

— Non ! Une autre fois ! Tiens, puisque vous y êtes, prenez ce plateau avec les verres, tandis que j’emporte ceci et les cigarettes — et prenant la carafe, elle entra vivement au salon où son mari et Jeanne échangeaient des propos légers.

À ce moment on entendit sonner.

— Les voici ! Va donc ouvrir Dan ! Les bonnes sont sorties et la « nurse » de bébé ne descend pas.

— Toujours bien, le poupon ? demanda Stephen.

— Oui, le cher amour ! dit la jeune femme. Il prend du poids, nous le pesons toutes les semaines !

— Bonsoir, tout le monde ! dit Marthe entrant dans le salon suivie d’André Laurent et de Daniel. Eh quoi ? Vous n’êtes pas prêtes ? Le taxi attend pour nous amener au Ritz !

— Deux minutes ! dit Jeanne et les jeunes femmes s’esquivèrent à la hâte.

On aurait eu peine à reconnaître dans cette belle et élégante jeune fille du monde, la frêle et triste petite Marthe qui, deux ans auparavant quittait