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MOMENT DE VERTIGE

enfants… testament très simple, sans complications ; mais Henri Beauvais ne laissait pas de fortune… l’éducation de ses enfants à Montréal, la vie chère et, dernièrement surtout, des placements malheureux absorbèrent peu à peu ses modestes capitaux…

— Peu de jours avant l’accident, dit le notaire, il est venu me trouver pour un emprunt, disant qu’il se trouvait en retard pour sa prime d’assurance et qu’il voulait y voir tout de suite. Cet emprunt devait aussi couvrir les frais de deux ans de cours à l’Université de Montréal. Je devais négocier cet emprunt le jour même de l’accident, mais le client ayant retardé d’une journée, la prime d’assurance n’a pas été payée….

— Est-ce qu’il ne reste rien ? demanda Jacques.

— Il reste la propriété qui est assez fortement hypothéquée, et quelques comptes de médecin à collecter… À payer, il y a les frais des doubles funérailles et quelques comptes courants.

La perspective ne paraissait certes pas brillante… Que faire ?

— Vous êtes tous deux mineurs, continua le notaire, mais mademoiselle Marthe aura bientôt vingt et un ans. Avez-vous objection, Jacques, à ce que l’abbé Sylvestre soit nommé tuteur ?… Pure formalité, du reste, puisque, toutes dépenses payées, il ne restera presque rien…

— Aucune, dit Jacques.