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MOMENT DE VERTIGE

blierai jamais ce que vous avez été pour moi, et que je serai toujours l’ami de Marthe et de Jacques autant et plus, si possible que dans le passé !

Une expression de repos se peignit sur les traits du mourant. Noël lui serra la main, tandis que le pauvre paralysé articulait faiblement : Si… un jour… Marthe et toi… commença-t-il mais il ne pouvait plus trouver ses paroles et le jeune médecin, scrutant ses yeux expressifs cherchait à en deviner la pensée.

— Je crois comprendre que vous me permettriez d’épouser Marthe, si elle y consentait ?

Le malade eut un regard de satisfaction et il réussit à prononcer ces trois mots : Nous… te… bénirions…

Alors Noël, ému, réconforta de son mieux cet homme qui se montrait jusqu’à la fin si plein de confiance en lui. Il le remercia avec une émotion qu’il ne chercha pas à dissimuler, et lui dit :

— Je ne me servirai jamais de vos paroles pour l’influencer, mais si un jour… le regard du malade l’empêcha de terminer sa phrase, tant il était expressif… il ajouta seulement : Si… alors je le lui dirai ! À ce moment l’abbé Sylvestre entra et s’installa au chevet du mourant.

Le docteur Beauvais mourut cette nuit là. Le curé, Noël et la fidèle Marcelline furent auprès de lui avec ses enfants lorsque vint la fin. Il s’étei-