Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
MOMENT DE VERTIGE

— Bonjour, m’sieur Noël, fit la bonne en l’apercevant ; allez-vous…

Mais Noël l’arrêta d’un geste.

— Marcelline ! Un accident épouvantable ! L’auto a capoté dans un fossé… madame Beauvais est finie ! Le docteur… il respire encore ! Le curé est avec eux !

La pauvre Marcelline restait atterrée… sans voix… Noël continua :

— J’amène Jacques… Il faut préparer la pauvre Marthe !

Un instant plus tard il rejoignait sur la véranda le frère et la sœur, intrigués et inquiets, mais loin de se douter de l’affreuse vérité.

Les deux jeunes gens partirent ensemble et Marthe allait se décider à les suivre, lorsqu’elle aperçut l’abbé Sylvestre qui montait l’avenue. Le curé était un ami intime de son père, et toujours bien accueilli à la maison.

— Bonjour, monsieur le curé, dit Marthe allant au-devant de lui ; venez vous asseoir, il fait bon sur la galerie.

— Merci, ma chère enfant, dit le curé, sans sourire, mais si vous le voulez bien, j’aimerais à entrer.

— Avec plaisir, répondit Marthe, le précédant jusque dans le salon. Papa et maman sont allés chez le meunier, expliqua-t-elle, vous savez sans doute que sa pauvre femme vient de mourir.