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MOMENT DE VERTIGE

grand frère à cheveux gris, qu’elle connaissait si peu ; et Irène, fière et contente de montrer à Pierre son fiston si joli et si bien portant, pensait un peu moins à son chagrin de femme trompée…

Le lendemain de son retour, Pierre se rendit à Bellerive où le bon curé le reçut à bras ouverts ! Il passa une journée auprès du vieux prêtre et ce que ce dernier lui apprit de Geneviève Aumont le décida à partir pour Rexville.

En le revoyant, Geneviève pâlit de joie… Pierre la pressa sur son cœur…

— Chère petite fiancée ! dit-il, fidèle toujours malgré mon silence ! Jamais je ne pourrai assez remercier le ciel pour un trésor comme vous !

Après avoir échangé de tendres paroles, ils allèrent retrouver madame Aumont qui accueillit Pierre avec une affection maternelle.

— Dans deux semaines, dit-il à la jeune fille, il faut que je retourne dans l’ouest pour terminer mon contrat avec la compagnie ; à mon retour, j’entre en affaires avec mon père qui désire ouvrir à Rexville une succursale de son bureau… alors, ma Geneviève, je viens vous réclamer ! Vous ne me ferez pas attendre, dites ?

— Attendre ? Non, Pierre ! Il y a cinq longues années que nous attendons !


Le temps approchait où Jacques quitterait Montréal. Il se trouvait maintenant tout à fait