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MOMENT DE VERTIGE

nant je puis vous tirer d’inquiétude et vous dire : Pierre est vivant ! Il est bien ! Il s’est fait une carrière honorable par son travail et par sa probité ! Ah ! Ne m’en voulez pas de mon silence ! J’étais lié par la parole donnée… Ce soir néfaste, quand, dans son désespoir de constater que ses parents doutaient de lui, votre fils a quitté votre maison, il a eu un accès de… je pourrais dire de folie passagère… Je me trouvais de passage à Montréal pour quelques jours et Dieu a permis que je rencontre Pierre et que je le reconnaisse. Je me souvenais parfaitement de lui, ayant été pendant un an en relations avec les élèves du collège où il a fait ses études. Je l’amenai à ma chambre et il resta deux jours avec moi.

Un de mes amis partait pour l’ouest. Je fis des instances auprès de lui et il permit à Pierre de l’accompagner jusqu’à Victoria, où, sur sa recommandation, Pierre entra à l’emploi de la Liberty Lumber Co. La vie au grand air le rendit fort et bien portant. Bientôt son activité et sa capacité réelle lui valurent de l’avancement et il occupe aujourd’hui une position importante. Il est connu sous le nom de Pierre Smith. Il avait juré de ne jamais reprendre son véritable nom, ni donner signe de vie à moins que le mystère du crime de Rexville ne fut éclairci. Je lui ai télégraphié en apprenant la nouvelle et je vous inclus sa réponse.