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MOMENT DE VERTIGE

— Si j’avais les moyens de le faire, je lui éviterais les désagréments d’une position ! disait la vieille dame, hélas ! mon petit revenu me suffit… mais il ne reste aucun surplus ! Hâte-toi d’avoir de l’avancement, mon grand Jacques, pour avoir soin de ta sœur !

— J’y pense souvent, tante ; mais dans la banque, l’avancement est lent à venir ! Il est question pour elle d’une position au bureau de poste ; mais rien de décidé encore… Il lui faudra passer certains examens.

Ni mademoiselle Beauvais, ni Jacques ne connaissaient les véritables raisons du départ de Marthe de chez Lafleur. Elle ne voulait pas inquiéter sa vieille tante et quant à Jacques, il ne fallait pas lui donner d’émotions pendant sa convalescence.

Noël ne retourna à Bellerive que lorsque Jacques fut en voie de guérison et il devait revenir le voir avant sa sortie de l’hôpital.

Marthe lui écrivait régulièrement, lui donnant des nouvelles des progrès de son malade. Le jeune docteur répondait, écrivant tantôt à elle, tantôt à Jacques… Sans s’en rendre compte, la jeune fille se prenait à attendre avec anxiété les lettres de son village… N’ayant pas encore de position, elle loua un clavigraphe et s’occupait à faire un peu de copie, ce qui lui donnait un tantinet d’argent pour les besoins les plus pressants.