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MOMENT DE VERTIGE

— Qui vous a dit tout ça ?

— Personne ! Je l’ai deviné par bien des choses que Jacques disait de vous, par le carnet mondain des journaux de Montréal, par votre photographie que votre frère m’a fait voir… enfin, un tas de choses qui ont fait songer la petite villageoise !

— La petite villageoise a peut-être jugé un peu vite !

— Je le crois en vous connaissant.

— Et je suis sûre qu’elle ne voudrait pas quitter son vieux manoir pour les délices possibles de la ville !

— C’est vrai. Si je travaille à la banque, c’est afin que nous puissions le garder !

— Et vous aimez la campagne ?

— La campagne ? Je l’adore ! J’aime les fleurs, les arbres, les bois, les routes sauvages… j’aime le changement de saisons qui varie nos sports et change le paysage ! J’aime le printemps à voir faire le sucre d’érable et à goûter sur la neige la tire dorée… L’été je soigne un peu notre vieux jardin, je cueille avec délices les petites fougères qui naissent au pied des arbres, je guette les premières violettes comme des trésors !… mais ces choses ne disent rien du tout aux citadins !

— J’ai vécu à la campagne, moi, aussi, dit Marthe. Je l’ai quittée sous de bien tristes circonstances !