Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
22
MOMENT DE VERTIGE

fils de gentilshommes, descendant de la noblesse française, tu donnerais ta fille au fils d’un paysan ?

— Écoute, Mamie, dit le docteur en prenant la main de sa femme, il n’y a qu’une noblesse dans notre pays : c’est celle de l’intelligence complétée par l’éducation ! Noël l’a sûrement cette noblesse ; de plus il a un cœur d’une rare délicatesse, des goûts raffinés et une inappréciable loyauté de caractère ! Pendant ses années d’université, il a été reçu dans les meilleurs salons de Québec, et, comme tu le disais tout à l’heure, il ne semble déplacé nulle part ! Si le Maître que nous prions pour nos enfants chaque soir voulait permettre que lui et Marthe puissent un jour s’aimer, je le remercierais à genoux !

— Tu as peut-être raison, après tout, mon ami, reprit Madeleine, mais notre petite fille a des goûts plus mondains et des ambitions bien différentes… À Marcelline qui entrait : —

Qu’y a-t-il ?

— C’est la femme à Toine Menomme qui vient de mourir subitement et y font demander monsieur !

— J’y vais tout de suite, dit le docteur en se levant. Pauvres gens ! Il y a cinq petits à la maison !

— Je vais avec toi, dit sa femme, je pourrai peut-être faire quelque chose pour ces pauvres enfants !