rendais pas justice à votre amie, je la croyais vaine et superficielle… oui, voyez-la souvent, d’après ce que vous me dites, votre amitié lui fera du bien, pauvre jeune femme !
— Je la verrai probablement tous les jours, d’ici à ce que je trouve une position… Au revoir Noël, je vous écrirai !
— Merci, j’y compte ! Au revoir ! dit-il en lui serrant la main.
Elle monta dans le train qui repartit aussitôt.
Le voyage lui parut court. Tant de souvenirs récents se pressaient dans sa mémoire ! Ce trajet lui rappelait celui si peu lointain où torturée par l’angoisse elle se croyait perdue à jamais… Malgré l’incertitude de l’avenir, elle éprouvait maintenant une sensation de bien-être et de sécurité !
À la pension, madame Martin la reçut en s’informant anxieusement de sa santé.
— J’ai cru que vous alliez être bien malade ! dit-elle.
Après l’avoir rassurée, Marthe monta à sa petite chambre qu’elle avait pensé ne jamais revoir ! Avant de se coucher, elle écrivit à André.
« Mon pauvre ami, pardonnez-moi ce que je vous ai fait ! Lorsque, dans un moment de folie, j’ai quitté Montréal avec vous, je me croyais bien décidée à devenir votre femme ! Mais dès les premiers instants du voyage, j’ai compris que ce serait notre malheur à tous les deux !