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MOMENT DE VERTIGE

le bureau de monsieur Lafleur ; je suis très surpris de sa conduite inqualifiable !… Voici ce que je vous conseille de faire : retournez à Montréal, à votre pension. Je vais écrire à deux amis dont l’un est Paul St-Georges, et de votre côté vous pourrez peut-être le voir… Vous aurez bientôt mieux que ce que vous aviez au Laboratoire !

— Mais, dit Marthe gênée… c’est que…

— Vous n’avez pas d’argent, je suppose ? dit le curé avec son bon sourire.

— Monsieur le curé, dit la jeune fille en rougissant, on ne m’a pas payée depuis deux semaines, au bureau ; les affaires devaient être réglées dans peu de jours et j’attendais cela pour payer, comme d’habitude ma chambre chez madame Martin ! J’ai quelques petits bijoux dont je pourrais disposer si…

— Non, non, interrompit le prêtre. Lafleur va sans doute vous envoyer ce qui vous est dû, deux semaines et demie, cinquante dollars, alors ?

Marthe acquiesça d’un geste.

— En attendant, je vais vous avancer un peu d’argent que vous me rendrez, chère enfant, quand vous le pourrez !

— Je n’ai pas voulu dire à Noël que je n’ai que trois dollars pour tout partage !

— Vous avez bien fait ; il vaut mieux que ce soit moi que vous rende ce petit service !

— Vous êtes bon, monsieur le curé, vous m’ai-