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MOMENT DE VERTIGE

fenêtre jusque dans la bibliothèque. Noël entra à ce moment, apportant une tasse de thé à madame Beauvais.

— Thé, docteur ? demanda-t-il en souriant.

— Non, merci, mon ami, j’aime mieux ma pipe !

Noël s’éloigna et rejoignit les jeunes gens. Sans timidité, avec un naturel parfait, il causait avec les uns et les autres.

— Henri, vois donc Noël, dit Madeleine en regardant par la fenêtre ; il a des manières parfaites ! Parmi tous ces citadins, il n’a l’air nullement déplacé.

— Pourquoi veux-tu qu’il soit déplacé ?

— Mais… ses origines…

— Ses origines… ses origines… grommela le docteur, elles sont honorables, ses origines ! Sa mère était une excellente femme, son père, un honnête homme, son éducation est supérieure, ses manières, comme tu dis sont parfaites… que veux-tu de plus ?

— Tout de même, tu ne lui donnerais pas ta fille !

— Et pourquoi pas ? Je crois que je confierais plus volontiers ma petite Marthe à Noël, qui est droit, honnête, intelligent, distingué de manières et de sentiments et chrétien convaincu, qu’à un de nos visiteurs, par exemple, qui ont sans doute une plus aristocratique ascendance !

— Toi, Henri ! Toi ! un de Choiseul ! Toi dont la famille est une des plus anciennes du pays, toi,